Delaugère et Clayette
Les débuts
Cette saga familiale orléanaise débute en 1864 lorsque Jean-Pierre Delaugère s’associe à son fils Henri pour développer une activité de carrosserie. L’entreprise «Delaugère Père et Fils » installe ses premiers ateliers spécialisés dans la carrosserie, la fabrication et la vente au 89 rue d’Illiers. En 1872, quatre ans après le décès du «père fondateur », Henri et son frère Émile créent la société «Delaugère Frères » qui deviendra, en 1890, «Delaugère et Cie » avec l’arrivée de Félix (fils de Henri). À cette époque, « les voitures Delaugère rencontrent un vif succès auprès des grandes familles et des notables de la région orléanaise, raconte Pascal Delaugère, président du Delaugère Clayette club. La maison bénéficie d’une solide réputation quant à la qualité de fabrication et du service rendu au client, deux spécificités qui perdureront jusqu’à la fin de la marque ». Les modèles développés sont de petites voitures à bras, des fiacres, des breaks et des omnibus de famille. À la fin des années 1890, comme nombre de constructeurs, la famille Delaugère s’intéresse à la motorisation. Les premiers moteurs sont conçus dans un atelier situé rue des Bons-États, à l’angle de la rue d’Illiers. Le tricycle motorisé est présenté à l’Exposition automobile de Paris, en 1898. « La maison n’aura, alors, de cesse d’asseoir sa réputation en France et en dehors des frontières, avec la production de véhicules plus imposants. » Le grand tournant a lieu en 1903 lorsque les Delaugère s’associent à Maurice Clayette, un ingénieur génial, formé aux Arts et Métiers. « Les deux associés passent à la vitesse supérieure et installent une usine moderne, l’une des premières en France dans ce secteur d’activité, au n°16 du faubourg Madeleine », indique Pascal Delaugère. Au plus fort de la production, le site de 22000m2 emploie plus de 350 salariés. Les prix décrochés lors de salons internationaux sont un coup de projecteur sur la marque dans toute l’Europe. Et pendant la Première Guerre mondiale, la marque D&C travaillera à la conception d’un camion pour les besoins des armées. Après guerre « Le travail se rationalise avec le début du productivisme, rappelle Pascal Delaugère. Ce qui faisait la singularité et le prestige des Delaugère et Clayette, c’est-à-dire la variété des carrosseries et la pureté des lignes, va alors être balayé. » En 1922, la production de moteurs s’arrête. Puis, suite au départ des frères Clayette, c’est la vente, en 1925, à Panhard et Levassor. La référence D&C disparaît des catalogues à la fin des années 1930. Les ex-ouvriers de la marque travailleront pour le constructeur Citroën jusqu’en 1973. Les bâtiments du faubourg Madeleine sont, alors, démolis. Reste le souvenir de Jean-Pierre Delaugère, carrossier créatif et industriel précurseur d’une marque devenue référence. Sans oublier les 300 exemplaires de châssis type V produits entre 1923 et 1925, les 29 types de moteurs de 2 à 6 cylindres et les carrosseries de prestige (berline, Torpédo et Boulangère). D’ailleurs, les noms Panoramique, Dynamic, Dynavia résonnent toujours chez les passionnés. EN septembre 2010, une plaque commémorative a été posée à l’emplacement des premiers ateliers de la rue d’Illiers. |
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