L'AFFAIRE XAVIER PHILIPPE
ARTICLE DE LIBERATION
Xavier Philippe est né le 8 novembre 1956 à Orléans, cinq minutes après son jumeau Bertrand. «On est dizygotes mais on était dans la même poche, séparés par une membrane, ce qui est exceptionnel», souligne Xavier Philippe à l'audience.«Mon frère était très beau, il avait une aura. Mais cela ne m'a jamais dérangé»,poursuit-il. Tony Gomez, qui fut le compagnon de Bertrand pendant plus de vingt ans, jusqu'à sa mort en 1995, donne une toute autre version. «Il y a toujours eu une rivalité. Xavier était jaloux de Bertrand. Bertrand était favorisé, physiquement et intellectuellement. La mère, s'en rendant compte, a voulu donner plus à Xavier, gommer les différences.» En 1977, Bertrand et Tony ouvrent une boutique de fourrures puis une boîte de nuit à Orléans (Le tournage, rue de bourgogne). Xavier se lance lui aussi dans les affaires. Et ouvre. une boutique de fourrures et une boîte de nuit. «Il a singé tout ce qu'on faisait», résume Gomez. «Cette thèse d'un Bertrand "cygne" ouvreur de voie, suivi par un "canard" copieur Xavier, ne résiste pas à l'examen des faits», s'insurge Me Frédérique Beaulieu, l'avocate de Xavier Philippe. Me Philippe Sarda, qui le défend également, est convaincu que son client a été condamné sur la foi de«fantasmes» suscités par son parcours hors normes.
Pressions. En 1981, Xavier Philippe tire sur un attroupement à l'entrée du Kiproko, la boîte de nuit tenue par son frère et Tony Gomez à l'entrée de Saint-jean-de-braye. A sa sortie de prison, en 1982, il retourne au Kiproko et y met le feu. Il dira avoir voulu s'«immoler». La boîte brûle intégralement, lui ressort grièvement blessé. «Dépossédés de tout», Bertrand et Tony partent à Paris. Ils ouvrent un restaurant, l'Amazonial. «Le succès est arrivé vite, et dans la foulée la mère de Bertrand», raconte Tony. «Elle nous a supplié de prendre Xavier. Nous disant que s'il faisait des conneries c'est parce qu'il était seul et malheureux.» En 1985, Xavier fait un an de prison pour chéquiers volés. En 1986, sa boîte de nuit La Péniche brûle mystérieusement quai du châtelet à Orléans. Deux ans plus tard, alors qu'il est à nouveau inquiété par la justice pour des opérations frauduleuses, il aurait confié à son ex-femme, Céline M., avoir «buté» son associé Pascal Leroy pour s'en sortir - il ne sera toutefois jamais poursuivi, la disparition de Pascal Leroy restant inexpliquée.
En 1989, Tony et Bertrand «cèdent» aux pressions de la mère et s'associent avec Xavier. Ils fondent le Banana Café, haut lieu des nuits gays. Bertrand meurt le 4 juillet 1995. Un suicide, conclut l'enquête. Trois ans plus tard, en 1998, un homme armé débarque dans l'appartement de Tony et fait feu. Sain et sauf, Gomez découvre qu'un faux contrat d'assurance-vie a été souscrit en son nom au bénéfice de la mère de Xavier Philippe. Persuadé que ce dernier a voulu le supprimer, il porte plainte contre lui pour homicide volontaire. L'année d'après, c'est Xavier Philippe qui porte plainte contre X pour homicide volontaire de son frère Bertrand. Il aurait acquis la conviction au fil des ans que Tony a tué Bertrand. Cette plainte sera classée sans suite. Celle de Tony Gomez est toujours à l'instruction. En attendant, Xavier Philippe a fait appel de sa dernière condamnation du 6 juillet à trente ans de prison pour la mort de son associé. Dans cette affaire, le mobile serait essentiellement financier : deux contrats d'assurance-vie au profit de Xavier Philippe ont été retrouvés. Lui explique qu'il est «incapable de tuer pour de l'argent». Et qu'il aimait son associé «comme un frère».
Xavier Philippe est né le 8 novembre 1956 à Orléans, cinq minutes après son jumeau Bertrand. «On est dizygotes mais on était dans la même poche, séparés par une membrane, ce qui est exceptionnel», souligne Xavier Philippe à l'audience.«Mon frère était très beau, il avait une aura. Mais cela ne m'a jamais dérangé»,poursuit-il. Tony Gomez, qui fut le compagnon de Bertrand pendant plus de vingt ans, jusqu'à sa mort en 1995, donne une toute autre version. «Il y a toujours eu une rivalité. Xavier était jaloux de Bertrand. Bertrand était favorisé, physiquement et intellectuellement. La mère, s'en rendant compte, a voulu donner plus à Xavier, gommer les différences.» En 1977, Bertrand et Tony ouvrent une boutique de fourrures puis une boîte de nuit à Orléans (Le tournage, rue de bourgogne). Xavier se lance lui aussi dans les affaires. Et ouvre. une boutique de fourrures et une boîte de nuit. «Il a singé tout ce qu'on faisait», résume Gomez. «Cette thèse d'un Bertrand "cygne" ouvreur de voie, suivi par un "canard" copieur Xavier, ne résiste pas à l'examen des faits», s'insurge Me Frédérique Beaulieu, l'avocate de Xavier Philippe. Me Philippe Sarda, qui le défend également, est convaincu que son client a été condamné sur la foi de«fantasmes» suscités par son parcours hors normes.
Pressions. En 1981, Xavier Philippe tire sur un attroupement à l'entrée du Kiproko, la boîte de nuit tenue par son frère et Tony Gomez à l'entrée de Saint-jean-de-braye. A sa sortie de prison, en 1982, il retourne au Kiproko et y met le feu. Il dira avoir voulu s'«immoler». La boîte brûle intégralement, lui ressort grièvement blessé. «Dépossédés de tout», Bertrand et Tony partent à Paris. Ils ouvrent un restaurant, l'Amazonial. «Le succès est arrivé vite, et dans la foulée la mère de Bertrand», raconte Tony. «Elle nous a supplié de prendre Xavier. Nous disant que s'il faisait des conneries c'est parce qu'il était seul et malheureux.» En 1985, Xavier fait un an de prison pour chéquiers volés. En 1986, sa boîte de nuit La Péniche brûle mystérieusement quai du châtelet à Orléans. Deux ans plus tard, alors qu'il est à nouveau inquiété par la justice pour des opérations frauduleuses, il aurait confié à son ex-femme, Céline M., avoir «buté» son associé Pascal Leroy pour s'en sortir - il ne sera toutefois jamais poursuivi, la disparition de Pascal Leroy restant inexpliquée.
En 1989, Tony et Bertrand «cèdent» aux pressions de la mère et s'associent avec Xavier. Ils fondent le Banana Café, haut lieu des nuits gays. Bertrand meurt le 4 juillet 1995. Un suicide, conclut l'enquête. Trois ans plus tard, en 1998, un homme armé débarque dans l'appartement de Tony et fait feu. Sain et sauf, Gomez découvre qu'un faux contrat d'assurance-vie a été souscrit en son nom au bénéfice de la mère de Xavier Philippe. Persuadé que ce dernier a voulu le supprimer, il porte plainte contre lui pour homicide volontaire. L'année d'après, c'est Xavier Philippe qui porte plainte contre X pour homicide volontaire de son frère Bertrand. Il aurait acquis la conviction au fil des ans que Tony a tué Bertrand. Cette plainte sera classée sans suite. Celle de Tony Gomez est toujours à l'instruction. En attendant, Xavier Philippe a fait appel de sa dernière condamnation du 6 juillet à trente ans de prison pour la mort de son associé. Dans cette affaire, le mobile serait essentiellement financier : deux contrats d'assurance-vie au profit de Xavier Philippe ont été retrouvés. Lui explique qu'il est «incapable de tuer pour de l'argent». Et qu'il aimait son associé «comme un frère».